
Ce nom commun désigne avant tout un bruit rauque produit par la respiration; le verbe râler est un doublet de racler, lui-même issu du latin populaire rasiculare (raser, gratter) qui servait à décrire divers bruits respiratoires.
Buffon (18e siècle) parlait ainsi du Râle des genêts, l’espèce la plus commune en Europe : Le seul râle de terre habite dans les prairies ; et c'est du cri désagréable ou plutôt du râlement de ce dernier oiseau que s'est formé dans notre langue le nom de râle pour l'espèce entière.
Notons au passage qu’en provençal, le Râle des genêts est appelé ronfle, du verbe ronfla, ronfler.
Ailleurs, le même Buffon décrit ainsi le cri de cet oiseau : … une voix rauque ou plutôt un cri bref, aigre et sec, crêk, crêk, crêk, assez semblable au bruit que l’on exciterait en passant et en appuyant fortement le doigt sur les dents d’un gros peigne.
On retrouve l’imitation de ce cri dans le nom savant latin de l’espèce Crex crex ainsi que dans le nom générique anglais crake qui recouvre plusieurs espèces de râles.
Sources
-
BUFFON, Georges-Louis Leclerc. Histoire naturelle des oiseaux (publié de 1770 à 1783).
-
CABARD, Pierre, Bernard CHAUVET. L’étymologie des noms d’oiseaux. Belin Éveil Nature, 2003.
-
Dictionnaire le Littré 2.0.
-
Larousse.fr, « râle », consulté le 29 février 2024.
-
Le Grand Robert de la langue française, version électronique, 2001.
-
WALTER, Henriette, Pierre AVENAS. La mystérieuse histoire du nom des oiseaux, du minuscule roitelet à l’albatros géant. Robert Laffont, 2007.